Critique Série: House Of Cards saison 2.

Attention, il faut avoir vu les deux saisons avant de lire cette critique !

Après une très bonne première saison malgré quelques petites baisses de régime dans quelques épisodes, la prestigieuse série de Netflix, le service de vidéo à la demande, revenait en février dernier pour une nouvelle salve de treize épisodes avec comme objectif de faire aussi bien voire mieux que la première saison. Défi réussi ?

Lancée en 2013, House of Cards (2013) est la première série entièrement produite et diffusée par Netflix. Créée par Beau Willimon, soutenue par le réalisateur David Fincher, elle réunit un casting prestigieux et a réussi en l'espace d'une saison à imposer Netflix comme un concurrent majeur aux grands networks. Encore nominée aux Emmy Awards cette année, elle prouve que l'avenir des séries ne se fera pas qu'à la télévision.

A la fin de la première saison, Frank Underwood a réussi ce qu'il entreprenait : obtenir la place de vice président. La seconde saison débute donc sur l'investiture de Frank Underwood. Mais notre homme politique ne compte pas s'arrêter là, son but maintenant est de détruire le président des Etats-Unis et obtenir sa place.

Cette seconde saison est bien meilleure que la première saison car elle arrive à corriger ses défauts. Tout d'abord au niveau du rythme, si l'année dernière quelques épisodes pouvaient ennuyer, le tir a maintenant été corrigé. La saison passionne du début à la fin. Ceci peut s'expliquer par une narration un peu plus resserrée, des dialogues plus incisifs, et un vrai danger permanent pour Frank Underwood. On sent bien que l'homme est sans arrêt au bord du gouffre, il y a un vrai suspens même si au bout d'un moment on commence par comprendre que rien ni personne ne peut le faire chuter. L'interprétation de Kevin Spacey est une fois de plus excellente. C'est toujours aussi jouissif de le voir s'adresser au spectateur face caméra, surtout que ces petits scènes sont un peu moins présentes mais beaucoup plus efficaces que dans la première saison. Underwood est encore plus machiavélique dans cette saison et on le comprend dès le premier épisode lorsqu'il va tuer de ses propres mains Zoe Barnes, la journaliste avec qui il entretenait une relation et qui commençait à se rapprocher un peu trop des secrets de notre vice président. Cette scène est un véritable choc tellement elle est inattendue. C'est dommage pour la très bonne Kate Mara qui interprétait cette journaliste fouineuse, mais il faut avouer que cette mort permet de relancer l'intrigue et emmener la série dans une autre direction. En tout cas, cette saison n'est clairement pas celle des journalistes qui vont tous échouer à faire éclater la vérité sur Frank Underwood. Ce dernier va faire taire Janine et va même réussir à faire emprisonner Lucas.

Le personnage de Claire Underwood est aussi beaucoup plus intéressant cette année. Dans la première saison, elle n'était pas toujours très utile et n'avait pas grand chose à raconter malgré le talent de Robin Wright. Elle a dans cette seconde saison un vrai rôle à jouer et se dévoile enfin. Les scénaristes creusent un peu plus sa psychologie, son passé et nous font comprendre pourquoi elle est devenue cette femme forte et froide, capable d'être aussi manipulatrice que son mari. Le couple Underwood devient ainsi vraiment intéressant et les voir placer leurs pions sur l'échiquier est assez passionnant.

On pourra quand même faire quelques reproches à cette saison notamment dans la facilité qu'a Frank Underwood de se sortir de toutes les situations délicates, c'est un peu le John McClane de la politique. Quelques personnages pas toujours très utilisés comme Remy Danton qui n'est qu'un vulgaire pion. Et puis il y a surtout ce président des Etats-Unis, Garret Walker, qui est bien trop gentil et manipulable dans ce monde de requins pour être à une telle fonction.

Une saison plus sombre et efficace qui dévoile un Franck Underwood encore plus machiavélique et manipulateur. Le dernier plan est assez puissant et donne très envie de revenir pour une troisième saison qui sera peut être celle de sa chute... ou pas.

9/10